Histoire

LES ORIGINES DU VILLAGE 

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Carte postale de Lessy au début du xxème siècle

Le vieux village est fortement concentré au pied de son ensemble fortifié, église et cimetière entourés de murs crénelés et percés de meurtrières (Inscrits à l’inventaire des monuments historiques).

Ce centre historique témoigne de l’enracinement ancien de Lessy dans la communauté du Mont Saint-Quentin et plus largement dans l’histoire du pays messin.

Il nous apparaît donc tout à fait légitime d’essayer d’en retracer, le plus fidèlement possible, l’histoire et même les petites histoires.

Les origines

La présence d’une communauté humaine sur le flanc ouest du Saint-Quentin à l’époque préhistorique ayant été prouvée sur la commune de Châtel-Saint-Germain, voisine de la commune de Lessy, on peut raisonnablement penser que le sol de notre commune a pour le moins été parcouru par ces peuplades à cette époque puis par des peuplades Médiomatriques,

L’occupation romaine va ensuite être à l’origine d’un fort développement économique et humain de l’actuelle région messine; or l’un des diverticules de la voie romaine de Reims à Divodurum (Metz) passait par le Mont Saint Quentin et le col de Lessy.

Sur les flancs du Mont, des villages apparaissent comme Castellum (Chazelles), Sigeium (Scy), Pappoli-Villae (Plappeville), Lorey (Lorry) et Lanciago ou Lacey (Lessy). D’un point de vue religieux, nous sommes en plein paganisme, dieux latins et anciennes divinités celtes coexistent et les lieux de culte et sanctuaires se trouvent le plus souvent sur des hauteurs. C’est ainsi que le Mont Saint-Quentin fut probablement l’un de ces lieux de culte païen. Le christianisme ne fera son apparition qu’à la fin du IIIe siècle (St Clément). Le culte chrétien s’étend du IVe au VIIe siècle. Les propriétaires terriens multiplient les oratoires sur leurs domaines ; des églises privées sont construites par des laïcs, des clercs ou des abbayes. La plus ancienne sur le Saint-Quentin est celle de Scy dédiée à St Rémy.

À Lessy, pas encore d’église mais probablement une ou plusieurs chapelles. Des vestiges se retrouvent dans la maison d’angle rue de Châtel et impasse des Bons-Enfants. L’évêque de Metz crée de nombreuses abbayes autour de Metz dont celle de St Symphorien qui se voit attribuer des terres sur le flanc sud du Saint-Quentin. Le VIIIe siècle avec l’avènement des Carolingiens voit se développer l’activité missionnaire, c’est la création de St Pierre-aux-Nonnains et de l’abbaye de Gorze. Bien que située à une vingtaine de kilomètres de Metz, cette dernière va étendre son influence et ses terres jusqu’au Saint-Quentin, à Lessy, Scy, Chazelles et Plappeville. Elle sera en concurrence permanente avec l’abbaye de Saint-Symphorien. À Lessy, la limite des possessions de ces deux abbayes est matérialisée par la route de Plappeville (la maîtrise de l’accès au col était essentielle). Le village de Lessy était sur le ban de l’abbaye de Gorze et le hameau du Mesnil sur le ban Saint-Symphorien.

Au Moyen-Âge, le pays messin et la vallée de la Seille sont une zone d’affrontements entre les grandes principautés territoriales : duché de Lorraine, comtés de Bar et de Salm, évêchés de Metz et de Verdun. C’est à cette époque qu’apparaissent couramment les maisons fortes, le plus souvent situées aux abords des bourgs, le long des routes principales ou à la frontière des grandes seigneuries. Celle de Lessy (qui va devenir notre église) répond aux trois exigences à la fois : limite de domaines et de seigneuries, défense du village et commande de l’accès au col. Rien ne vient confirmer l’hypothèse de C.Abel qui l’attribue aux Templiers. C’est aussi à cette époque que les villages tentent de s’affranchir des églises-mères, celle du Saint-Quentin pour Scy, Chazelles, Longeville et Plappeville ; celle de Saint-Germain pour Châtel et Lessy. Les mères-églises sont souvent installées sur les hauteurs afin d’êtres vues et de faire entendre leurs cloches ; elles seules confèrent les trois sacrements principaux : mariages, funérailles et baptêmes. Tous les paroissiens doivent assister à la messe, trois fois par an, à Pâques, Pentecôte et Noël. C’est ainsi que vont peu à peu se constituer des chapelles et églises paroissiales : Ste Brigide à Plappeville et St Gorgon dans la chapelle de la maison forte de Lessy. Le choix de ce patronage tendrait à valider l’appartenance à l’abbaye de Gorze qui reçut les reliques du saint martyr au VIIIe siècle.

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Évolution de la population

Bien entendu, les recensements officiels n’ont débuté qu’après la Révolution. Pour la période de l’ancien régime, nous ne trouvons que de vagues allusions dans des textes relatant certains évènements.

En 1560, un recensement de la population huguenote l’évalue entre 25 à 30 familles, soit 1/3 de la population du village. Sachant qu’il est admis, à cette époque, de compter une moyenne de 6 enfants par famille. Nous arrivons à une approximation de 400 à 500 âmes.

En 1623, l’épidémie de peste emporta près d’un habitant sur deux. La chronique de Jean Bauchez évaluant les victimes à 180, nous retrouvons cette approximation d’environ 400 habitants.

Nous pouvons donc considérer que Lessy était l’un des plus gros village des flancs du Saint-Quentin.

L’observation du tableau des recensements effectués à partir du XIXe siècle nous conduit à un constat tout à fait surprenant : la population de Lessy n’a pratiquement pas bougé du Moyen Age à la moitié du XXe siècle. Elle a fluctué autour de 400 habitants jusqu’en 1960. À partir de cette date, il y a un accroissement moyen de 100 habitants par décennie.

Densité de population actuelle : un peu plus de 300 hab./km2.

Sociologie

Jusqu’au début du XXe siècle, cette population est exclusivement agricole et plus particulièrement viticole . Mais ne nous y trompons pas, il s’agit en majorité de vignerons au service de propriétaires terriens : abbayes et seigneurs jusqu’à la révolution, bourgeois messins par la suite.

Ce n’est qu’à partir du XXe siècle, avec le déclin du vignoble et le développement des moyens de transport, que le village se désenclave. Ses habitants sont attirés par la ville voisine et les activités du tertiaire.

De nos jours, le village traditionnel est devenu un village urbain ; seuls quelques arpents de vigne sur la route de Scy viennent nous rappeler son ancienne vocation. Ses habitants travaillent à la ville quand ils ne sont pas retraités.

Et pourtant, Lessy a réussi à garder une certaine authenticité. Les efforts des uns et des autres, municipalité, associations et particuliers font qu’il y fait encore bon vivre.

Statistiques intéressantes

Les cultures

Dans les archives communales, nous retrouvons quelques statistiques qui nous renseignent sur les modes de vie des habitants du village, il y a un peu plus d’un siècle.

 Statistiques agricoles en 1877

Ban de la commune : 277 ha 23a 66ca .Blé : 19 ha à 9 hl par ha et 20q de pailleSeigle : 8 ha à 9 hl /ha et 26q de paille

Orge : 9 ha à 6 hl/ha et 18q de paille

Avoine : 18 ha à 8 hl/ha et 19q de paille

Pois : 1q Lentilles : 15q  Haricots : 1,80q  Fèves : 9,60

P.de terre : 30

Carottes : 10  Navets : 13  Choux : 7,00  Betteraves : 12

Trèfle 70  Luzerne 75  Sainfoin : 30

Vin : 64 ha à 32 hl/ha

Pommes 50q  Poires : 1,00  Prunes : 38  Cerises : 5,00  Noix : 10

Raisins : 4,50

 Cet état est particulièrement intéressant. Il nous renseigne sur les types de cultures de l’époque et par conséquent sur les modes de vie et en particulier leur régime alimentaire.

D’autre part on constate que les fraises ne sont pas mentionnées, elles n’apparaîtront que quelques décennies plus tard, en remplacement de la vigne. La mirabelle garde encore l’appellation de prune.

Quelques autres éléments relevés en 1873 :

Places à fumier :

A cette époque le cheptel de Lessy s’élève encore à une trentaine de bovins. On relève 12 emplacements à fumier

On compte aussi un important troupeau de chèvres et pratiquement chaque famille élève au moins un porc.

Les pressoirs :

En 1873, il y a encore 10 pressoirs en fonctionnement.

Les alambics : 17 au total

Liste des chiens (taxe 6 marks) : 12 au total

Chiens d’agrément : 11  Chiens de Garde : 1

Il y en a certainement plus aujourd’hui.

 

Atlas cadastral de 1812

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