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Dessin de MIGETTE – Musée de la Cour d’Or

De toutes les églises fortifiées de la région messine, la nôtre est l’une des plus typiques.

Le vieux clocher de Lessy se dresse au milieu d’un paysage magnifique. Depuis près d’un millénaire, il monte la garde sur le flanc oriental du Mont Saint Quentin. Trapu et tutélaire, comme un vieux berger, il semble veiller sur l’antique village aux toits de tuiles romaines et aux ruelles tortueuses.

Aucune archive ne permet de dater avec précision ses origines, ni d’évoquer avec certitude ses bâtisseurs. Nous sommes obligés de nous en remettre aux hypothèses des historiens qui ont cherché à retracer son histoire.

Le clocher ou la tour serait l’ancien donjon d’une maison forte édifiée par les Templiers au XIIe siècle et qui était censée défendre l’accès à la ville de Metz par le col (la voie longeant la Moselle étant souvent inondée).

L’église serait venue s’y adosser au XIIIe en gardant sa nature fortifiée.

Au XVIe siècle, Jacomin Le Braconnier, seigneur de Lessy et gendre du célèbre chroniqueur Philippe de Vigneulles fit construire la chapelle qui s’appuie sur la façade ouest de la tour.

Une observation attentive et rigoureuse de l’implantation et de l’architecture de l’ensemble du bâtiment actuel nous oblige à distinguer quatre styles différents correspondant à quatre époques différentes.

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En pénétrant dans l’édifice, on est frappé par un ensemble très irrégulier, résultat des ajouts successifs.

La nef principale comporte trois travées séparées par des colonnes, avec la chapelle Le Braconnier à droite.

Dans le chœur dominé par un imposant arc roman, remarquer l’armoire eucharistique et sur le pilier central l’épitaphe écrite par Philippe de Vigneulles à l’endroit de la sépulture de son beau-père Jehan Lesairtre.

Enfin, la tour et particulièrement la salle des gardes, viendra rappeler la vocation défensive à l’origine de la construction.

Les richesses de notre église

Intéressons nous tout d’abord au choeur dont l’élément le plus ancien est sans conteste l’armoire eucharistique. Dans de nombreuses églises anciennes nous retrouvons cette disposition, une excavation ménagée dans l’épaisseur du mur du chevet et proche de l’autel pour la conservation de l’eucharistie avant l’usage du tabernacle à partir du XVI ème siècle.

C’est vers l’an 1200 que les théologiens fixèrent la doctrine de la présence réelle et définirent canoniquement le rôle du réceptacle où, entre les messes, l’hostie consacrée devait être renfermée.

Cette présence réelle du Christ dans le tabernacle est matérialisée par la lumière d’où la présence en fond d’un oculus (petit oeil), petit vitrail quadrilobé en forme de croix dont la fonction première est de laisser passer la lumière, la lumière étant la manifestation de la présence de Dieu dans le monde physique : le symbole de Dieu dans l’art roman.

Observons que ce vitrail est à dominante bleue, couleur éclairante devenant blanche sous un éclairage vif, nous pouvons le vérifier les matins ensoleillés, notre église étant orientée sud, sud-est. Le vitrail actuel qui a remplacé l’ancien en 1868 est une création des ateliers de M. Félix Maréchal, artiste peintre et verrier de Metz.

Dans l’excavation, il était habituel de placer une lampe à huile signalant la Présence Réelle, et par l’oculus, elle était visible de l’intérieur et de l’extérieur de l’église. Vu de l’extérieur, l’oculus présente une sculpture très affinée et caractérisée par son asymétrie, la moulure encadrante se prolonge du côté droit pour encadrer la pierre dans laquelle il est taillé, exemple unique en Lorraine. On peut se demander s’il n’y a pas eu erreur de sens dans le scellement de la pierre.

Après les péripéties douloureuses de la guerre de trente ans qui n’épargnèrent pas les lieux de cultes, pillages et profanations incitèrent parfois les paroissiens à doter les armoires eucharistiques de grilles.

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Conseils de visite : Commencer par une observation de l’extérieur en s’arrêtant sur les caractéristiques défensives : bretèche, fenêtres de tir avec corbeaux, meurtrières et encorbellements … ; Observer aussi quelques curiosités comme les trois cadrans solaires, témoignages d’un tâtonnement expérimental touchant de naïveté et d’obstination, l’épitaphe mortuaire de l’enfant Martin, et surtout, à l’arrière, l’oculus de l’armoire eucharistique.

Le cimetière

Le vieux cimetière qui entoure l’édifice est lui-même entouré d’une enceinte fortifiée avec créneaux et meurtrières. On peut y retrouver les tombes de quelques personnages qui ont marqué la vie de notre village. Les tombes les plus anciennes ne datent que du début du XIXe et l’ossuaire mentionné dans nos archives a disparu.

Les croix et calvaires 1- La croix de Lessy (érigée en 1805)

Située devant le 12, rue de Châtel, à l’emplacement même où existait déjà un calvaire vers 1700 ; cette croix en pierre avec un Christ en métal se trouve sur le ban de Châtel d’après le plan cadastral de Châtel datant de 1847 mais sur le ban de Lessy si on en croit le plan cadastral de Lessy datant lui de 1848.

Cette croix porte les inscriptions :  »  O crux ave spes unica  » c’est à dire :  »  salut ô croix, notre unique espoir  » ; elle fut érigée par M. Blondin ( probablement curé de Châtel à cette époque) et restaurée en 1892 par G. Weis, propriétaire de la ferme St Georges.

Dans le registre du Conseil de Fabrique on peut lire à la date du 11 décembre1858 :  » A l’issue de la mission donnée par les RP Laglasse et Glandel de l’ordre du St Rédempteur établi à St Nicolas de Port du diocèse de Nancy, on est allé en procession à la croix qui se trouve sur le chemin qui conduit de Lessy à Châtel Saint-Germain et là après un discours écouté dans un respectueux et religieux silence, le père Laglasse en vertu des pouvoirs accordés à sa congrégation par sa sainteté Pie IX, a attaché à cette croix les indulgences suivantes :

1 – Une indulgence plénière le jour anniversaire de la bénédiction ou le dimanche suivant.

2 – Une indulgence plénière le jour de l’invention de la Sainte Croix et également le jour de l’exaltation de la Ste Croix ou les dimanches suivant ces deux fêtes.

Ces indulgences peuvent être gagnées par tout fidèle qui s’étant confessé et ayant communié feront une visite à cette croix…  »

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2 – La croix de Moulins.

A l’angle des rues de l’Ermitage et de la Grand’rue. Elevée en 1830, renversée par des vandales vers les années 1968, reconstruite par A. Maesani, c’est une croix de mission ne portant aucune date, mais elle aussi l’invocation latine
 » O crux ave spes unica  » répétée sur le socle avant et arrière.

On retrouve dans le registre du Conseil de fabrique :  » le 2 mai 1930, bénédiction solennelle d’un nouveau calvaire érigé à l’angle de la route LESSY-MOULINS sur le terrain portant le n° 661, section B du plan cadastral. Terrain qui est propriété de Madame veuve Charo Marie née Gelpe qui a cédé gratuitement l’emplacement nécessaire. Ce calvaire est destiné à remplacer celui de la Croix du four, délaissé et tombant en ruine. Il est l’œuvre de Martignon. Les frais s’élevant à 2048 francs ont été couverts par une souscription à domicile.  »

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3 – La croix du four (aujourd’hui disparue)

Signalée à l’abandon dés 1930 elle disparut peu après la guerre 39/45, quelques vestiges sont demeurés longtemps à son emplacement. Peu de personnes se souviennent de son emplacement, l’ancien plan cadastral de 1812 le mentionne à l’angle des rues des Nouillons, de la Croix du Four et de la rue du Rond Point (Signalons qu’à l’époque, la rue des Nouillons était le chemin principal conduisant au village). Elle a finalement totalement disparu après les travaux de viabilisation du clos des Richesses.

Son appellation proviendrait de la présence proche de l’ancien four banal.

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4 – Signalons aussi la croix de Plappeville en face de Saint-Anne.